Comment soigner un syndrome rotulien ?
Comment soigner un syndrome rotulien ?
Par Anthony Escuer.
Qu’est-ce que le syndrome rotulien ?
A première vue, le nom de cette pathologie peut sembler quelque peu intimidant.
En réalité, celui-ci vient simplement de la localisation corporelle de la douleur.
En effet, il existe à l’avant du genou une articulation entre la patella (que l’on connaît mieux sous le nom de rotule) et le fémur (l’os de la cuisse) : c’est l’articulation fémoro-patellaire.
Le syndrome rotulien est décrit comme étant une douleur située au pourtour ou à l’arrière de la patella, qui est aggravée par au moins une activité de mise en charge de l’articulation avec le genou fléchi, comme s’accroupir, monter/descendre des escaliers, courir ou bien sauter.
Cette douleur peut persister jusqu’à plusieurs heures après la réalisation de l’activité responsable du déclenchement puis, s’atténuer peu à peu. Elle s’intensifie par la suite à chaque fois que celle-ci est réalisée.
Comment survient-il ?
La première question à se poser quand une telle douleur apparaît régulièrement est : qu’ai-je changé récemment ?
En effet, cette pathologie est très souvent la conséquence d’un changement d’activité soudain : vous êtes parti en vacances et avez randonné, vous avez plus d’escaliers à monter dans la journée qu’auparavant, vous avez commencé une nouvelle activité sportive, ou augmenté trop rapidement votre activité actuelle...etc. Tout cela correspond à ce qu’on pourrait appeler le « trop vite, trop fort ».
Il en est de même en course à pied où ce syndrome apparaît suite à une modification rapide d’un paramètre à l’entraînement : une augmentation de la vitesse ou bien du nombre de kilomètres parcourus ou encore du dénivelé.
La notion importante dans le déclenchement de ces douleurs est donc le changement : en modifiant la contrainte appliquée au genou à un moment donné, la douleur est apparue. Il est donc logique de considérer que la partie essentielle du traitement va être le dosage de la contrainte appliquée au genou.
Comment s’en débarrasser ?
Pour cela, il est important d’apprendre à quantifier la contrainte que vous mettez sur votre genou.
Il est souvent nécessaire, dans un premier temps, de réduire l’activité qui déclenche les symptômes, voire parfois de la remplacer temporairement par une activité de transfert qui met moins de charge sur le genou, comme la natation ou le vélo.
Ensuite, il faut réintroduire cette activité et l’augmenter progressivement pour permettre à l’articulation de s’adapter. Le corps s’adapte toujours à condition de respecter le principe de progressivité.
En parallèle, la réalisation d’exercices de renforcement des muscles du genou et de la hanche permettent de favoriser cette adaptation et de diminuer plus rapidement les douleurs.
Votre kinésithérapeute vous aidera à trouver un programme parfaitement adapté à vos besoins et à vous guider dans la progression des exercices et activités à réaliser.
Pourquoi le repos n’est-il pas judicieux ?
Quand ce type de douleur apparaît, on pourrait penser que mettre l’articulation au repos pendant un certain temps permettrait d’aller mieux et de reprendre par la suite son activité comme avant.
En réalité, il n’en est rien, et ce, tout simplement parce que le repos, donc l’absence de contrainte sur l’articulation, ne lui permet pas de s’adapter, mais favorise au contraire la désadaptation tissulaire.
En résumé, moins votre genou est mis en contrainte, moins il est capable de la tolérer.
C’est plutôt logique quand on y pense : imaginez rester allongé dans un lit pendant trois mois puis vous lever et marcher juste après... c’est impossible.
Encore une fois, votre kinésithérapeute est le professionnel de santé le plus à même de vous guider dans la gestion de cette remise en contrainte. Vous arriverez progressivement avec lui, à faire de plus en plus d’activités avec de moins en moins de douleur.
Conclusion
Vous souffrez d’un syndrome rotulien, ne vous inquiétez plus. Une fois que vous avez compris le mécanisme, tout s’éclaire et devient plus facile.
Les kinésithérapeutes sont là pour vous accompagner dans votre processus de rééducation si vous en avez besoin.
Les solutions simples sont souvent les meilleures, ne compliquons pas les choses !
Références
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